Depuis 2018, les bassins de la Cité des sciences et de l’industrie (établissement public Universcience), implantée au nord du parc de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, ont fait l’objet d’une végétalisation partielle en quatre phases.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une étude de programmation plus large réalisée sur les espaces publics sud de l’établissement, menée par A et cetera (BE mandataire) avec une équipe pluridisciplinaire associant architectes, paysagistes concepteurs, BET (bureau d'études techniques) environnement et VRD (voirie et réseaux divers). Cette étude a conduit à proposer différentes actions pour tester des éléments de programme portant sur l’expérience visiteur, l’entrée, le mobilier extérieur, le vivant, l’eau…, et ce, afin de les conforter ou de les écarter.
L'un des axes de réflexion concerne les bassins, avec la recherche d’alternatives en matière de traitement de l’eau (issue des toitures et du canal de l’Ourcq) permettant de renforcer les engagements environnementaux de la CSI, tout en composant avec la conception initiale du site et en améliorant l’expérience du visiteur.
« Le choix s’est porté sur la mise en place de radeaux végétalisés flottants, sur environ 30 % de la superficie des bassins. Cette solution permet de répondre aux attentes en termes d’épuration de l’eau, de renforcement de la biodiversité, d’amélioration de la qualité paysagère des lieux, tout en respectant l’ambiance architecturale originelle des lieux. En outre, l’aménagement est facilement réversible », explique Christophe Père, paysagiste concepteur.
Test grandeur nature
Un premier test a été mis en place sur un bassin en 2018 avec diverses associations végétales communes, que l’on peut trouver dans les zones humides du Bassin parisien nord, et l’introduction de carpes koï. La palette s’est bien comportée, tout comme les poissons.
Cependant, le constat a été fait que ces derniers contribuaient à rendre l'eau trouble, ce qui entrave l’effet miroir qui avait été recherché par l’architecte de la CSI, Adrien Fainsilber (1932-2023). De ce fait, l’expérience carpes n’a pas été prolongée pour le deuxième bassin, végétalisé en 2020.

Les associations végétales les plus intéressantes parmi les tests menés ont été installées, complétées par quelques essences nouvelles venant renforcer les cortèges végétaux et les floraisons (par exemple, la salicaire à floraison rose et à feuillage doré en automne dans les radeaux à dominante de Phragmites et l'iris des marais à floraison jaune dans les radeaux à dominante de Carex).
Le taux de couverture végétale du bassin a été légèrement réduit pour un meilleur équilibre entre la végétation et la présence de nutriments. La mise en œuvre des radeaux végétalisés dans ces deux bassins fonctionne comme un ensemble, pour souligner la circulation piétonne sur l’axe Cité-Géode, parmi les autres circulations nord-sud, sur les autres passerelles.

Ajout de nouveaux bassins
En 2022, cette première composition s'est vue prolongée par un nouveau bassin, en accompagnant le garde-corps le long de la voie d'accès pompier avec une végétation relativement poussante.
La palette végétale est similaire à celle qui est présente dans les deux autres bassins, avec, en complément, un test sur des radeaux composés d’un nombre plus limité d’espèces, voire des radeaux monospécifiques pour accentuer leur perception. En outre, des plantes flottantes décoratives (nénuphars, nymphéas ou lotus) ont été installées ponctuellement, en dehors des radeaux.

En 2024, un autre bassin a fait l’objet d’une installation à l’extrême ouest des douves avec de nouveaux radeaux. Ceux-ci comportent différentes compositions végétales, à l’image des précédents aménagements, ainsi qu'une palette élargie de plantes flottantes.
Le but recherché reste l’équilibre paysager global, qui reflète également une amélioration de l’équilibre écologique de ces milieux aquatiques, à en juger par l’arrivée de nombreux insectes, poissons et oiseaux.

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