Il n’aura fallu que quelques jours pour que la journée technique sur la cohabitation entre racines et réseaux enterrés soit complète, preuve de l’intérêt pour ce sujet d’importance dans un contexte de végétalisation croissante des villes pour répondre aux enjeux du changement climatique. En effet, les arbres comme les réseaux enterrés sont précieux pour assurer une bonne qualité de vie des citadins mais leur proximité, fréquente en situation urbaine dense, peut poser problème : atteinte des arbres durant les chantiers, encombrement du sous-sol pour planter de nouveaux sujets, perturbations des réseaux par les racines…

Des pistes d’action grâce à Réseaux

« Cette première journée technique a pour objectif de rendre compte de l’avancement du programme Réseaux porté par Plante & Cité depuis 2021 et qui doit s’achever en 2026 », a souligné Pauline Laïlle, chargée de mission et coordinatrice scientifique en introduction.

Le programme Réseaux rassemble un large panel de partenaires, experts arbres, sols et paysages, collectivités territoriales, associations de professionnels, gestionnaires de réseaux et infrastructures… L’ambition est d’établir un référentiel des situations problématiques, de proposer des pistes d’actions pour prévenir les dégâts sur les arbres comme sur les réseaux, d’analyser le contexte juridique pour le faire évoluer, de participer à la dynamique nationale de révision/évolution des pratiques de cohabitation et de la norme parue en 2005 (NF P 98-332**) et enfin de créer des liens entre les métiers concernés.

Outre la présentation du premier guide technique sur le volet « comprendre » qui vient de paraître (cf : "Concilier arbres et réseaux"), la journée technique s’est attachée mettre en lumière les enjeux et contraintes liés à chaque type de patrimoine (arbres, réseaux, sols) et les leviers d’actions possible pour permettre une cohabitation réussie à travers deux tables-rondes.

Anticiper et concevoir la cohabitation

La première table-ronde « Anticiper la cohabitation » a d’abord permis de faire le point sur les outils permettant de connaître et protéger l’existant, avec l’exemple du département des Hauts de Seine (SIG, barème de l’arbre local, inscription au guichet unique), de GRDF et des géomètres experts : diagnostic préalable, coordination entre opérateurs réseaux et gestionnaires d’arbres publics.

Cette coordination a été illustrée par l’exemple du protocole CARE élaboré entre la ville de Mulhouse et GRDF dans le cadre d’un projet de requalification avec plantations sur 6 km en plein centre de la ville.

La seconde table-ronde « Concevoir la cohabitation » - avec Rennes Métropole, Bordeaux Métropole, Enedis et le service études et travaux d’assainissement du département des Hauts de Seine - s’est focalisée sur les dégâts réciproques et les solutions techniques possibles pour mettre en œuvre une cohabitation sereine : agencement spatial, choix d’une palette végétale adaptée, pare-racines, localisation des réseaux, dévoiement…

L’après-midi, les participants ont pu se rendre sur le terrain pour échanger sur le thème de la journée à travers trois visites :
- le parc de La Défense : chantier en cours sur la période 2025-2028 pour transformer les 5 ha de dalle de l’Esplanade avec une forte déminéralisation et un renforcement de la végétalisation ;
- la ZAC des Groues à Nanterre : création d’un nouveau quartier sur 65 ha d’une ancienne friche avec dévoiement de réseaux, protection des plantations existantes et nouvelles plantations ;
- requalification de la RD914, ancienne autoroute urbaine en boulevard urbain : plantations, création de voies cyclables et piétonnes.