Mi-septembre, quelques semaines avant le début de la période d’arrachage des arbres en pépinière, Laurent Chatelain accueille dans sa pépinière une cinquantaine de visiteurs venus découvrir le site. Organisée par le CAUE 77 (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Seine-et-Marne), cette visite est l’occasion pour les participants d’obtenir des conseils sur le choix des arbres, sur les erreurs à éviter et les points à surveiller. Pour assurer la bonne reprise après plantation, la qualité du système racinaire est un élément déterminant. Une démonstration d’arrachage est organisée. L’opportunité d’observer la structure racinaire des végétaux et d’échanger autour des contraintes liées à l’arrachage.

Aux pépinières Chatelain, la période d’arrachage commence en octobre-novembre et s’étale jusque mars-avril, selon les conditions météo. « Il faut qu’il ait plu 120 mm d’eau pour commencer les arrachages », explique Laurent Chatelain. L’arbre choisi pour la démonstration d’arrachage est copieusement arrosé. Puis le chef de culture démarre la machine et procède à l’arrachage. Une fois l’arbre sorti de terre, la motte est maintenue et protégée avec de la paille et un grillage. Puis le végétal est stocké jusqu’à la livraison. « Il est possible d’enlever les feuilles pour éviter la transpiration », précise le gérant. Si la livraison dépasse mars, l’arbre est rempoté ou mis en Air-Pot*.
Qualité de la partie racinaire
La bonne reprise des plants dépend en grande partie du système racinaire. Il doit être bien développé et les racines de trop grosse section ne doivent pas être coupées. Parmi les défauts à éviter : très peu de chevelu ; des racines remontantes (poussant vers le haut), mal réparties, étranglantes ou arrachées ; et les plaies.
Le conditionnement peut être en racines nues, en motte ou en conteneur. La présentation en racines nues, généralement utilisée pour les jeunes plants, permet de contrôler visuellement la qualité du système racinaire. Pour les conteneurs, les sujets doivent être rempotés tous les ans pour éviter le chignonage. Toutefois, certains systèmes anti-chignons se développent et permettent d’éviter ce rempotage régulier. Pour les mottes, certaines peuvent être cassées lors de la réception pour vérifier la qualité des racines, mais il faut l’avoir prévu au CCTP (Cahier des clauses techniques particulières). Il est également possible, si prévu au CCTP, de déterrer un végétal ayant suivi les mêmes opérations de culture lors de l’achat d’un lot d’arbres afin de vérifier la qualité du système racinaire.
Plus facile à vérifier, la qualité de la partie aérienne est aussi à surveiller.

Qualité de la partie aérienne
« Les points rédhibitoires lors du choix d’un arbre en pépinière, ce sont les blessures sur l’arbre ou les tiges qui ne sont pas droites. Ceci étant, il y a des clients qui cherchent des arbres tordus. On dit maintenant “de caractère” », s’amuse Laurent Chatelain.
De façon générale, les végétaux doivent être exempts de parasites et maladies. Les troncs et branches ne doivent pas présenter de blessures. Les plaies de taille doivent être bien cicatrisées. Et les arbres ne doivent pas présenter de fourches à écorce incluse**, ni de chicots.
Les arbres à implanter en bordure de voirie doivent être fléchés pour faciliter leur gestion. « Normalement, certaines espèces d’arbres ne se flèchent pas, mais nous le faisons quand même parce que nous avons des demandes. Il y a une méconnaissance du végétal », regrette le gérant des pépinières Chatelain. Les arbres dans les parcs et jardins peuvent avoir des formes moins rigides et moins uniformes.
La visite de pépinières permet d’observer les méthodes de culture et les quantité de plants disponibles. Une commande précise en amont permet d’éviter les surprises.

Pour en savoir plus : Le CAUE 77 a rédigé deux fiches détaillées sur le choix des arbres en pépinière et le choix de l’essence la mieux adaptée au site, distribuées aux participants à l’occasion de la visite. Elles sont disponibles sur le site www.caue77.fr
* Pots grillagés. Voir l’article « Des arbres en Air-Pot pour planter toute l’année » (2019).
** L’écorce reste emprisonnée entre les deux parties de la fourche, ce qui crée une zone de faiblesse structurelle.
Journée technique
Colonnaire