« Les allées marquent les paysages et racontent l’histoire d’un lieu » introduisait Chantal Pradines, experte auprès du conseil de l’Europe et déléguée générale d’allées-avenues/allées d’avenir, lors de son allocution au colloque « Histoire d’arbres » jeudi 21 novembre à Mons (Belgique). Cette dernière était consacrée aux nombreux avantages des arbres d’alignement : apport esthétique et culturel, les allées d’arbres sont aussi des corridors écologiques, souvent sous-estimés. Mais surtout, l’effet couloir des arbres fait ralentir les automobilistes.
Conduite apaisée en présence d’arbres
Depuis 2016, en France, il n’est plus possible d’abattre des arbres en invoquant la sécurité routière (l’article L 350 du code de l’environnement protège les alignements d’arbres). Cet abandon correspond à une demande sociétale mais a surtout des justifications scientifiques : contrairement aux idées reçues, les arbres ont un effet positif sur le comportement des conducteurs, en matière de vitesse et de prudence. Et le caractère esthétique des allées a été identifié comme un facteur d’abaissement de la vitesse.
De plus, il a été montré qu’il n’y a pas de corrélation entre densité d’arbres d’alignement et nombre de morts sur la route. Le projet RISER a quand à lui mis en évidence une réduction de vitesse plus importante lorsque les arbres sont placés à 2 mètres plutôt qu’à 4,5 mètres.
Autre point positif : la présence d’arbres permet d’augmenter la lisibilité du tracé de la route : on voit mieux que la route tourne lorsque des arbres la bordent.
Tout cela illustre bien qu’un système routier sûr est compatible avec la présence d’arbres d’alignement, même si bien sûr, rien n’empêche totalement le comportement à risque de certains conducteurs.
Pour garantir le maintien des allées d’arbres dans la durée, le respect des bonnes pratiques de gestion des arbres est essentielle (1). Et afin de remplir pleinement sa fonction de corridor écologique, le renouvellement au sein d’un alignement d’arbres doit se faire en assurant la présence des vieux arbres (refuges pour les espèces) aux côtés de ceux nouvellement plantés.
(1)Plus d’information dans un prochain article de cette série « l’arbre urbain ».
Retrouvez les actes du colloque ici : https://aa261dfa-6b0e-45da-86ef-ced5b563075b.filesusr.com/ugd/ef0775_4f26d051732340a38cc467da8e9ef27e.pdf
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