Particulièrement destinés aux élus et décideurs publics, les manifestes ambitieux de Valhor et Verdir, respectivement l'interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage et fédération professionnelle des producteurs de l’horticulture et de la pépinière, publiés quasi simultanément, ont un objectif commun : faire reconnaître le végétal comme une infrastructure essentielle des territoires, l’inscrire dans la politique urbaine. Le végétal ne doit plus être considéré comme un "simple ornement".
Valhor a présenté son manifeste « Territoires durables » au Congrès des maires le 18 novembre 2025. Une campagne de diffusion est prévue, incluant l'envoi d'un courrier à 3 050 maires de communes de plus de 3 500 habitants.
Le « Manifeste du végétal » de Verdir, présenté notamment à Paysalia, propose une feuille de route avec 34 mesures concrètes.
La pression du climat… et des citoyens
Ces initiatives interviennent dans un contexte de double pression. D'une part, l'urgence climatique impose de repenser l'aménagement urbain. D'autre part, il existe une réelle demande de « vert » de la part des citoyens : selon une consultation citoyenne ICI-Odoxa de septembre 2025 mentionnée par Valhor, pour 67 % des Français, le renforcement de la végétalisation de l'espace urbain est l'une des trois principales priorités qu'ils fixent à leurs maires.
Portrait d’une filière porteuse de solutions
Fort de ses 205 000 professionnels et de son poids économique de 16,1 milliards d’euros, la filière se positionne en partenaire incontournable des politiques urbaines, par les nombreux bénéfices qu’apporte le végétal : lutte contre les îlots de chaleur, infiltration de l’eau, stockage carbone, biodiversité, bien-être physique et mental, attractivité économiques.
Le manifeste de Valhor dresse un portrait complet du secteur autour de 4 axes :
. « Ce que nous sommes », une présentation de sa force économique ;
. « Ce qui nous alerte », un état des lieux des urgences climatiques et sociales soulignant les paradoxes et les tensions structurelles qui pèsent sur la filière ;
. « Ce qui nous anime », une synthèse des quatre atouts majeurs du végétal (résilience, bien-être, attractivité, excellence) ;
. et « Ce qui nous mobilise », les leviers d'action proposés pour transformer durablement les territoires.
Une feuille de route pragmatique
Le manifeste de Verdir se positionne comme un outil opérationnel. Il expose de manière détaillée les constats, les solutions et les leviers d'action pour répondre aux défis climatiques et sociaux. Cette feuille de route propose surtout 34 mesures programmatiques conçues pour être intégrées dans les programmes des candidats.
Elles s’appuient sur des données chiffrées :
. un arbre mature offre une fraîcheur équivalente à cinq climatiseurs ;
. la présence d'espaces verts peut réduire l'absentéisme au travail de 10 % ;
. et des objectifs clairs peuvent être fixés via la règle du « 3-30-300 » (3 arbres visibles de son logement, 30 % de canopée par quartier, 300 mètres d'un espace vert)…
C’est aussi un plaidoyer pour la production française. Alors que les « conférences de la souveraineté alimentaire », destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans, étaient lancées le 8 décembre, le manifeste de Verdir alerte sur la fragilisation structurelle de la filière production, avec une perte de près de 60 % de ses entreprises en 20 ans.
Les élus sont donc invités non seulement à végétaliser leurs territoires, mais aussi à le faire en s'appuyant sur les compétences, les savoir-faire et les productions de la filière nationale.
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