Le programme d'étude Compamed ZNA a permis de comparer, pendant quatre ans, les différentes techniques de désherbage entre elles pour déterminer lesquelles avaient le moins d'impact sur l'environnement (page 12). Et ses résultats sont formels : sauf à en revenir à la binette, il n'y a pas de solution miracle permettant de remplacer les spécialités chimiques au même prix, à efficacité égale et en préservant la planète de toute atteinte environnementale.

Ce travail confirme donc ce qui était ressorti lors des précédentes recherches, avec l'avantage qu'il émane cette fois d'un organisme indépendant. Les mauvaises langues diront qu'il enfonce quelques portes ouvertes : moins souvent on intervient, moins on pollue (!), ou plus on souhaite un cadre de vie propre (entendez exempt d'adventices), plus il faut intervenir souvent. Encore fallait-il le confirmer et remettre à plat l'ensemble des éléments permettant de raisonner les seuils d'intervention avant de choisir son mode opératoire. Et il faut saluer le site internet d'aide à la décision mis à disposition des gestionnaires.

Reste que cette étude visait à répondre à une question environnementale : là où je dois encore désherber, quelle est la technique qui me permettra de respecter au mieux l'environnement. Or, sauf à considérer que la loi Labbé, qui rendra les spécialités phytopharmaceutiques interdites dans les espaces verts en 2020, rend le propos obsolète, un grand nombre d'acteurs de terrain attendent des précisions sur une question tout aussi fondamentale : quel impact de ces techniques de désherbage sur la santé humaine ? Pour cela, il faudra attendre les résultats de Compamed Santé, à venir l'an prochain...

PAR PASCAL FAYOLLE