En supprimant l'aide aux serres, France AgriMer provoque une vive émotion dans le monde horticole. Avec pour titre « L'office lâche l'horticulture », l'actualité de la page 9 relate une décision dramatique en cette période difficile pour les producteurs. Même avec le soutien de cette mesure historique, l'horticulture et la pépinière restent en déficit chronique d'investissement. La vétusté des équipements et leur non-renouvellement deviennent problématiques. Sans cette aide aux investissements, les faibles velléités de création de nouvelles unités de production vont être mises à mal. Face à une demande de végétaux qui ne tarit pas, les importations vont augmenter.

La lettre ouverte de deux observateurs des filières ornementales européennes (page 4) fait appel à la vigilance des pépiniéristes pour qu'ils prennent en compte la dynamique de nos voisins, notamment en matière de développement d'une gamme de végétaux préparés pour le marché en plein essor des balcons, terrasses et patios. Nos entreprises possèdent les ressources végétales et le savoir-faire pour réagir. En revanche, rares sont celles qui possèdent les moyens financiers nécessaires pour faire muter leur outil de production afin de fournir les gammes demandées. C'est donc à un moment où un effort important est à réaliser que l'appui des pouvoirs publics va faire défaut.

Les stations d'expérimentation font part de leurs difficultés pour construire leur budget dans le cadre des prochains contrats de projets État/Région. Aux difficultés de financement des investissements des entreprises s'ajouterait donc une baisse de la capacité d'innovation.

La filière doit se mobiliser pour que ce scénario catastrophe soit abandonné au profit d'un véritable plan de relance. Il serait malvenu de lâcher la filière quand tout le monde s'accorde sur l'importance des végétaux dans nos vies et dans nos villes.

PAR FRANCIS GINESTET