Comment rendre incontournable le végétal dans la ville ? Car malgré les démarches, les discours, la volonté, il faut se rendre à l'évidence : il reste un fossé entre les intentions et les actions des Français concernant la place des plantes dans leur quotidien, et les ventes de végétaux ne connaissent pas la progression exponentielle à laquelle on s'attendrait en feuilletant la presse grand public !
On pourrait s'arrêter à une vision froide et négative des choses : pour un mur végétal formidable, combien de murs d'enceintes disgracieux qui ne sont ni cachés par une plante grimpante, ni même enduits ? Pour une toiture végétalisée, combien d'espaces bétonnés à la va-vite pour réaliser une place de stationnement à moindre frais ? Or, la tendance va dans le bon sens. Déjà, le mur végétal ou la toiture verte ne sont plus des inconnus pour nombre d'habitants de nos villes. Et si le passage à l'acte reste plus compliqué, il se produira.
La filière n'économise pas sa peine pour valoriser son savoir-faire. Le salon Jardins Jardin aux Tuileries, qui se tiendra à Paris du 27 au 29 mai (lire page 8), en sera un nouveau témoignage. Xavier Laureau, directeur de la Ferme de Gally et président de la manifestation, estime que le XXIe siècle pourrait « inventer un nouvel art de vivre en ville ». Citant Patrick Viveret, auteur de l'essai Vers une sobriété heureuse, expliquant que notre « guerre contre la nature » est responsable des dégâts que nous lui causons, il base son action sur la refonte du rapport au vivant... donc aux plantes.
De cette idée, Xavier Laureau propose un slogan, le « Slow Green ». Constitué sur la même idée que le « Slow food », qui s'oppose au « Fast food », et porteur d'une notion de bien-être en opposition à celle de « malbouffe », le coup portera-t-il plus fort et plus vite que les autres ? À voir. Mais c'est en tirant un maximum de cartouches possible que la filière a le plus de chances de toucher sa cible.
PAR PASCAL FAYOLLE
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