L’exploitation du lycée horticole Angers Le Fresne (49), labellisée Haute Valeur environnementale (HVE), s’est dotée d’une toute nouvelle serre opérationnelle, à Sainte-Gemmes-sur-Loire, depuis le printemps 2021.
L’ensemble des critères ne pouvaient que séduire le conseil régional des Pays de la Loire pour accorder son financement. Le parcours a été long car il a fallu jouer avec des spécificités, à commencer par la hauteur imposée en raison de bâtiments historiques dans le périmètre du lycée. La nature du sous-sol a exigé un forage pour planter 96 pieux à six mètres de profondeur. Surtout, la serre étant qualifiée ERP (établissement recevant du public), il a fallu des investissements non négligeables : verre feuilleté en toiture, portes battantes antipanique, alarme incendie, trappe de désenfumage et voies de circulation adaptées, soit des équipements deux à trois fois plus chers que les aménagements classiques de la filière professionnelle.
Une jonction avec la jardinerie voisine a été réalisée pour un accès direct de la clientèle à une chapelle de culture au sol sur bitume.
Une maîtrise d’ouvrage en interne
Éric Duclaud, directeur de l’exploitation horticole du lycée Angers Le Fresne, avait en charge la maîtrise d’ouvrage par délégation de la direction. La maîtrise d’œuvre a été assurée par le bureau d’études de Saint-Florent-le-Vieil (49), entre autres la réécriture du projet initial avant l’appel d’offres pour la passation du marché public.
Ainsi, Hortère conseil, à Saint-Léger-des-Bois (49), est intervenu pour les lots serre, chauffage, électricité et irrigation. « La majorité des entrepreneurs, équipementiers et fournisseurs sont angevins. C’était une volonté affirmée de faire travailler des acteurs de proximité », insiste le directeur d’exploitation.
« Nos compétences locales en expérimentation et la participation du lycée à des projets régionaux et nationaux incitaient à aller de l’avant et permettaient de solliciter des financements auprès de la Région », poursuit-il. D’où des investissements importants en matériel high-tech : éclairage sous LED, tensiomètres dans chaque pot pour le pilotage de l’irrigation, robot de repiquage et chaîne de semis Urbinati, chaîne de rempotage Mayer, chariot mobile d’arrosage de Pyrène Automation adapté pour pratiquer la thigmorphogénèse et la PBI. La pompe doseuse proportionnelle Dosatron peut, en outre, être utilisée pour l’injection de nématodes et de traitements biologiques.
Une des chapelles accueille une chambre climatique Strader, entreprise de Verrières-en-Anjou (49).
Éric Duclaud présente la serre lors de l’inauguration par la présidente de la Région Pays de la Loire. Ici dans une chapelle où chaque pot est équipé d’un tensiomètre pour le pilotage connecté de l’irrigation. ©Le Fresne 
Piloter la serre et l’enseignement
Internet et la Wi-Fi sont installés dans la totalité des serres. Ils bénéficient entre autres du pilotage contrôlé par smartphone du logiciel de gestion climatique d’Aria, à Neung-sur-Beuvron (41).
Avantage supplémentaire de la transmission numérique : chaque enseignant est connecté avec les serres. Il peut présenter et suivre le fonctionnement du matériel directement depuis l’ordinateur de sa salle de classe, pour les élèves en production horticole comme pour ceux en agroéquipement.
L’objectif est atteint de montrer aux apprenants les réalités du monde professionnel, de leur présenter un plateau technique séduisant pour exercer dans les métiers de l’horticulture.
En outre, la serre constitue une plateforme de démonstration pour les horticulteurs et une vitrine pour les équipementiers et fournisseurs qui peuvent y amener leurs clients.
La serre côté technique… L’ensemble de la serre se compose de cinq chapelles de 500 m2. Quatre sont réservées à la production, dont trois en culture au sol sur bitume et la dernière avec tables de culture en subirrigation. La cinquième (centrale dans la configuration) est affectée comme « hall de travail » et pour des formations. Elle comporte un compartiment séparé pour l’art floral et pour le conditionnement des PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales).
Les trois chapelles avec culture au sol sont couvertes d’un bitume de petite granulométrie avec une double pente orientée vers un caniveau central. Toutes les eaux d’irrigation sont dirigées vers une cuve de recyclage de 10 m3. Une deuxième cuve enterrée stocke l’eau de pluie.
Les six kilomètres de tuyaux de chauffage enterré sont complétés par des aérothermes.
Dans une prochaine édition du Lien horticole : les utilisations pédagogiques et expérimentales de ces nouveaux équipements.
INTEMPÉRIES
PLUIE-INONDATIONS ET GRÊLE
PROJET CLIMATVEG