En valeur, la Toussaint reste le marché principal pour la fi­lière horticole. Les fêtes de fin d’année et la fête des Mères se positionnent loin derrière, et le 1er Mai reste l’occasion de manifester une attention à ses proches. Ces quatre évé­nements pèsent au total 360,11 millions d’euros (M€) en 2019.

Tels sont les premiers enseignements des bilans qui fleurissent chaque automne. Les résultats étant issus d’études (sur des panels représentatifs de 7 000 foyers de 18 ans et plus) réalisées par Kantar, so­ciété dédiée au conseil, aux études de marché et marketing, pour le compte de Val’hor et de FranceAgriMer.

Fête de la Toussaint : les chrysanthèmes encore largement devant

La Toussaint a mobilisé en 2019 7,07 millions de foyers français (soit 25 % d’entre eux), dont la personne « de référence » a 63,1 ans en moyenne. Ils ont acheté en moyenne quatre fleurs et/ou plantes pour un panier moyen de 27 €.

Les 185,71 M€ dépensés lors de ces fêtes religieuses ont augmenté par rapport à 2018 (+ 9 % !), en grande majorité en oc­tobre (84 % en valeur) contre 16 % en novembre, deux données stables à 1 point près comparé à 2018.

Sur le podium se placent :

- les chrysanthèmes, pour 59 % des dé­penses, soit une baisse de 14 points !

- le cyclamen, pour 8 %, donc très loin derrière, qui perd 2 points ;

- la rose, qui tient 7 % des achats et reprend 3 points ;

- les pensées occupent quand même 6 % des ventes, avec une embellie de 1 point.

Quatre commerces se positionnent entre 20 et 22 % des achats en valeur : la grande distribution (qui perd 3 points), les jardineries (qui en récupèrent 4), les producteurs et Lisa (2 points de moins) et les fleuristes (stables).

Fêtes de fin d’année : jacinthe, poinsettia, rose et orchidée en baisse

Pour la période étudiée (du 23 au 31 décembre 2019), l’étude relève deux podiums, avec les données 2018 en comparaison :

- en volume : la jacinthe prend la première place avec 34 % (41 % en 2018), les poinsettias suivent avec 12 % (24 %) et la rose avec 11 % (17 %). Trois données qui accusent une baisse sen­sible ;

- en valeur : la jacinthe avec 18 % (33 %), la rose avec 17 % (23 %) et l’orchidée avec 11 % (25 %). Toutes les trois sont en forte baisse.

Les fleuristes engrangent 37 % des achats en valeur, la grande distribution, 24 %, les jardineries et Lisa, 20 %.

Comme en 2018, les achats de fin d’année mobilisent 3,8 millions de foyers français (13 %), avec un panier moyen de 24,4 € et deux plantes achetées. Ils ont dépensé 91,9 M€ (soit une progression de 3,1 M€).

On peut d’ores et déjà noter qu’en 2020 le muguet a pris une autre valeur : celle de plante solidaire, et spécialement pour prouver le soutien des Français à la fois aux producteurs et aux soignants.

Fête des Mères : rose et orchidées sur le podium

Pour la fête des mamans, 60,5 M€ ont été engagés autour du 26 mai par 2,2 millions de foyers français (soit 8 %). Les fleurs coupées prennent 60 % de cette somme (à la pièce ou en bottes), les plantes d’intérieur ou d’extérieur, 31 %, et le reste est occupé par des arbres et des arbustes (9 %).

Sur le podium des fleurs coupées : la rose pour 40 % de la valeur, la pivoine pour 11 % et le lys pour 7 %. C’est une belle place et une récompense pour celles et ceux qui ont sou­tenu le développement de la pivoine, particulièrement les équipes du Scradh à Hyères (83), à l’initiative de son lancement en France.

Dans le classement des plantes d’intérieur ou d’extérieur, les orchidées arrivent en premier pour 8 % des sommes dépensées, le minirosier pour 5 % et le géranium (pélargonium) – pourtant délaissé, parfois décrié – prend la troisième place comme plante cadeau, avec 2 %.

Les fleuristes représentent 47 % des achats pour cette fête des Mères, très loin devant les autres commerces.

Fête du Travail : de fleur à offrir à fleur solidaire

La fête du muguet – à l’occasion de la fête du Travail le 1er mai 2019 - a incité 2,3 millions de foyers français (à peine plus que la fête des Mères) à acheter pour 22 M€ de fleurs. La majorité est acheté en brins ou en bouquets (51 % des sommes dépensées) et 49 % en pots, donc racinés. Le prix moyen d’achat : 7,2 €.

En valeur, les fleuristes captent encore 31 % des ventes, la grande distribution, 25 %, les marchés, 11 %, les jardineries, seulement 9 %. Seuls 4 % le sont directement à l’exploitation de production. Pour ces commerces, il est intéressant de noter que seulement 57 % des montants sont dépensés­ le 1er mai, alors que 38 % le sont à la fin avril, permettant d’étendre la période des ventes.

Incertitudes pour 2020

2019 devrait marquer la dernière année horticole aux statistiques standards. En effet, 2020 a été bien chamboulée, surtout par la pandémie de Covid-19. À l’avenir, il sera bien difficile de tirer des comparaisons et tendances avec les classiques années antérieures.

Au gré du développement exponentiel des modes d’achat en ligne, les statis­tiques pour 2020 seront intéressantes à scruter… seulement si les prochaines enquêtes précisent expressément le click & collect, le drive et autres livraisons à domicile, des outils dorénavant entrés dans les mœurs pour bon nombre de Français.

O. M.

Pour en savoir plus :

- https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Filieres/Horticulture/2020/ avec des observatoires, bilans­ et infographies.

- « 2019 : la consommation de végétaux croît en volume­, mais stagne en valeur », Le Lien horticole n° 1098 de septembre 2020.