En 2022, le gouvernement Français à débloqué un Fonds verts de 2 milliards d'euros dans le cadre du plan "France Nation Verte", une méthode de planification écologique dont l'objectif est d'accélérer la transition écologique des territoires. Dans le cadre de ce plan, la Première ministre Élisabeth Borne avait annoncé dès juin 2022 qu'une enveloppe de 500 millions d'euros serait réservée spécifiquement à la renaturation des villes et des villages, afin de lutter notamment contre les effets du changement climatique.
Aujourd'hui, les crédits annoncés commencent à être distribués aux communes. L'Observatoire des villes vertes, géré conjointement par l'Unep et Hortis (*) , a voulu se pencher sur l'opinion et sur les attentes portées par les collectivités à l'égard de ce plan de renaturation, au travers d'une enquête réalisée en novembre-décembre 2022 sur un échantillon représentatif de 44 villes de moyenne et grande tailles.
Il en ressort plusieurs points clés :
- 64 % des communes se considèrent mal informées sur la mise en œuvre concrète de ce plan. Fin 2022, la gestion des crédits confiés aux préfets semblait encore opaque.
- 96 % des villes souhaitent allouer cette aide à des travaux de renouvellement urbain intégrant le végétal (végétalisation des sols, des toitures et des façades, etc.).
- Elles sont 64 % à vouloir orienter une partie des aides vers de l'ingénierie et des études préalables de projets.
- Certaines veulent également utiliser le fonds pour recruter plus d'agents dédiées aux espaces verts (pour 24 %) ou bien renforcer leurs compétences (pour 20 %).
- 28% des villes sont aussi favorables à faire financer par ce fonds des moyens pédagogiques pour améliorer leur communication vis à vis des citoyens et mieux expliquer les projets de renaturation.
- Des versements fractionnés ou pluriannuels seraient, selon une majorité de communes, moins contraignants à gérer que des subventions limitées à une année.

Les priorités des villes concernant ce plan d 'aide concernent la gestion de l'eau et des plantations d'arbres :
- 80 % des responsables des services des espaces vert souhaitent investir dans la plantation de nouveaux arbres en pleine terre
- 76 % des villes vise l’amélioration de la gestion durable ou alternative des eaux
Les villes mettent par ailleurs en avant différents leviers d'actions pour lutter contre les effets du dérèglement climatique : création d'abris climatiques ou d'îlots de fraîcheur, création de nouveaux espaces verts, ou bien encore modification du PLU (Plan local d'urbanisme) ou PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal) pour favoriser la végétalisation des bâtis et limiter l'artificialisation des sols.
(*) Rappelons que l'Observatoire des villes vertes est construit et géré depuis 2014 par l'Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep) et l'association Hortis - Les responsables d'espaces natures en ville. Ses enquêtes sont menées aujourd'hui sur un panel de 44 villes grandes et moyennes (liste à retrouver sur cette page).