« Cette année, les organismes de surveillance ont noté la présence d'ambroisie dans de nouvelles régions... », souligne le Comité parlementaire de suivi du risque ambroisie, créé en avril 2011 à l'initiative de trois députés. Cette espèce envahissante, très présente en région Rhône-Alpes, est en expansion dans les zones limitrophes, mais également en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Bourgogne, Pays de la Loire, Franche-Comté et même Bretagne. Outre l'ambroisie à feuille d'armoise, la France doit faire face à d'autres variétés tout aussi féroces : l'ambroisie trifide et celle à épis lisses. L'ambroisie constitue déjà dans certains pays une véritable catastrophe sanitaire et agricole, comme en Hongrie dont 90 % du territoire sont couverts, provoquant des allergies chez 50 % de la population. « L'exemple hongrois nous montre combien il est important d'anticiper et de coordonner la lutte. »

Impliquer tous les acteurs de la lutte

« Les acteurs sont nombreux et rassemblent aussi bien les riverains concernés par le phénomène que les pouvoirs publics locaux. » Le comité a organisé une réunion d'information et de concertation le 27 novembre à l'Assemblée nationale pour définir les modalités d'implication de tous ces acteurs (État, régions, départements, communes, propriétaires privés, agriculteurs...) avant de rédiger une proposition de loi.

En Rhône-Alpes, 10 à 12 % de la population est victime d'allergies à l'ambroisie, occasionnant 14 à 20 millions d'euros par an de frais médicaux pour la CPAM Rhône-Alpes et 10 millions d'euros de pertes par an pour les agriculteurs de cette région. En Poitou-Charentes, Ambrosia artemisiifolia est déjà repérée sur plus d'une centaine de communes et s'étend année après année sur le territoire régional. Le Plan régional santé environnement 2 comporte un plan d'action ambroisie et santé.

Valérie Vidril