Le marché du jardin fait partie des secteurs d’activité qui ont bien résisté en 2020 (page 6). On le pressentait, on en est désormais certain : les espaces extérieurs ont été choyés comme une zone protégée indispensable au plus fort de la crise. Nombre d’enquêtes, le comportement des consommateurs, voire les mots saisis sur les moteurs de recherche – jamais « jardin » ou « plante » n’avaient été autant tapés qu’au printemps dernier – convergent vers ce constat. Cet attrait ne garantit pourtant pas, loin s’en faut, l’assurance de lendemains dorés pour tous les secteurs. Plus que jamais, il va être important de garder un œil ouvert sur l’environnement sociétal et économique pour adapter son activité aux attentes des consommateurs et citoyens. Car un domaine économiquement vigoureux est également très évolutif. En ce qui concerne­ les végétaux, par exemple, le marché de la pépinière reste globalement très dynamique cet hiver, pendant que les plantes à massifs classiques peinent toujours à rencontrer leur public. Dans le même temps, de nouvelles perspec­tives s’ouvrent, comme l’a montré notre dossier du mois dernier sur le végétal multifonction (Le Lien horticole n° 1102, page 28). Cette thématique va être prolongée et devenir une sous-rubrique permanente que nous ouvrons ce mois-ci (page 44) et qui explorera tous les horizons de production possibles autour du secteur du végétal d’ornement. Loin de nous l’idée que les classiques doivent être abandonnés : des actions comme la mise en place de labels ont montré que le marché pouvait être redynamisé. Mais la pandémie va faire évoluer la société en profondeur. Il fallait déjà sans cesse se réinventer, il va falloir le faire encore plus vite. Cela nécessite une ouverture permanente sur les tendances. Les Français semblent­ se détourner de certains pans du végétal d’ornement qui ont fait les belles heures des producteurs pendant des années. Mais ils plébiscitent le vert dans leur cadre de vie, faisons le nécessaire pour en bénéficier !