De nombreuses activités font actuellement face à des difficultés d’approvisionnement. La construction manque de bois et de métal, le plastique est en tension, sans parler des microprocesseurs qui font défaut aux constructeurs automobiles ou aux industriels de l’électronique… Les marchés ayant bénéficié d’une forte dynamique pendant la crise sanitaire connaissent des problèmes encore plus marqués. Le jardin en fait partie, et la production horticole n’échappe pas au phénomène. Le Lien horticole a, ce mois-ci, enquêté dans le domaine du jeune plant (page 30). Après une année de ventes­ de végétaux exceptionnelle, les besoins pour les remises en culture explosent et l’offre des producteurs de jeunes plants encore actifs aujourd’hui dans le pays ne peut pas être étoffée du jour au lendemain. En conséquence, les prix grimpent, suivant en cela ceux de la plupart des intrants de production, les pots, les engrais, etc. Le coût de l’énergie est aussi au plus haut... Reste évidemment à savoir si cela va durer. Même si les producteurs de jeunes plants ont un avis plus contrasté (page 33), ce devrait être le cas. En effet, pour peu que les jardiniers continuent de bichonner leurs espaces de verdure, que les distributeurs tiennent leurs engagements de leur proposer toujours plus de produits made in France et que les collectivités plantent les millions d’arbres qu’elles ont promis à leurs administrés lors des dernières élections municipales, le marché a tout pour rester dynamique. Reste que les surcoûts vont devoir être pris en charge. Les consommateurs seront-ils véritablement prêts à assumer leur volonté de privilégier l’aménagement de leur cadre de vie à partir de productions locales ? La question qui agite la profession depuis quelque temps ne devrait pas tarder à connaître son dénouement. Si oui, quels efforts financiers seront-ils susceptibles de consentir ? Si la réponse est non, une nouvelle fois, producteurs et distributeurs devront partager l’impact de l’augmentation des coûts de production, au détriment des marges !