Gestion des « déchets » verts Broyeurs Negri R640 : pour réduire et valoriser les résidus verts

Les entreprises du paysage, mais également les collectivités, font face aux problèmes de gestion des « déchets ». Les coûts de traitement affichent des tarifs en moyenne ou forte hausse. Il est question de limiter le nombre de visites en déchetterie publique (dans certains départements, le volume de matière annuel autorisé est fixé à 40 m³) ou de les interdire, ce qui entraîne l’obligation de faire appel à des prestataires privés. Chaque chantier induit des problèmes de logistique de transport, des coûts et du temps perdu en matière de gestion des équipes. Les solutions consistent à broyer directement sur site, mais, en fonction des entreprises et de leur organisation, des chantiers et des types de broyeurs en parc, ce n’est pas toujours possible. Une autre est d’utiliser les services d’un prestataire pour le broyage de tous les déchets de l’entreprise entreposés : ceci nécessite de la place et des gros volumes pour au moins une journée de broyage complète, avec un coût fixe pouvant être élevé.

Investir dans un gros broyeur multivégétal

Le broyeur R640 est né en 2013. Negri l'a ensuite largement fait évoluer, par étapes, en fonction des changements de normes (moteurs et sécurité), mais aussi au niveau de son logiciel et de l’électronique embarquée afin d'accroître la sécurité de la machine et d'assurer la régulation de la matière dans le système de broyage à marteaux mobiles. L’informatique et l’électronique gèrent le fonctionnement du broyeur, donnent les informations techniques via une interface et transmettent les alertes à l’utilisateur et au revendeur chargé du service après-vente.

Une version prise de force pour Handi Green

La société Handi Green, créée en 2013, est une entreprise adaptée, dirigée par Benoît Lamache. Elle emploie des salariés en situation de handicap. « Nous avons un tracteur Valtra de 105 ch et avons opté pour le broyeur sur prise de force [une puissance de 90 ch est nécessaire pour entraîner le broyeur, ndlr] », explique Benoît Lamache, qui recherchait une machine appropriée le dispensant d'investissements supplémentaires pour venir à bout d’un volume annuel de déchets verts avoisinant les 1 000 m³ (le coût de mise en déchetterie, à 35 € la tonne, pouvait atteindre de 10 000 à 12 000 € par an). Le chargement du broyeur s'effectue facilement (hauteur de 1,40 m) avec un Kubota L1-382 d’une puissance de 38 ch à transmission hydrostatique, équipé d’un chargeur MX C3+ avec une benne multiservice à pinces. « Avec cet appareil, investissement pour lequel nous avons obtenu une subvention de la région Normandie à hauteur de 40 % pour l’aspect environnemental, nous sommes en mesure de recycler l’ensemble de nos résidus, ce qui n’était pas possible avec notre broyeur à plaquettes et nous obligeait à passer par une déchetterie », indique le dirigeant.

Rigaud Espaces Verts opte pour la version motorisée

Confronté à des volumes croissants de déchets verts et aux réglementations liées au recyclage, le dirigeant de l'entreprise du paysage Nicolas Rigaud a analysé le fonctionnement de son organisation afin d’opter pour le meilleur investissement. L’entreprise de 14 salariés (dont quatre équipes en binôme : deux en entretien, deux en création) réalise un chiffre d’affaires hors taxes de près de 800 000 € (2024), provenant à 70 % de son activité d'entretien et d’aménagement des jardins et extérieurs de particuliers. Le volume hebdomadaire de déchets verts atteint de 6 à 10 bennes (entre 3 et 5 t). Le site de l'entreprise, avec 1 ha de terrain, lui permet de stocker les déchets produits, lesquels sont broyés une fois par semaine, le vendredi. En une heure, le dirigeant obtient une productivité permettant de réduire un volume de déchets équivalant à 5 ou 6 bennes. Il alimente le broyeur avec une minipelle compacte Bobcat E26 équipée d’une pince et utilise la radiocommande offrant une sécurité accrue et une meilleure productivité. Le broyeur, qui vient d’être acquis, sera amorti sur dix ans. La machine, une version motorisée en 75 ch diesel Kohler KDI2504TCR (4 cylindres en ligne, 2,4 L, turbocompresseur et injection directe à rampe commune), est montée sur un châssis routier à deux essieux et peut être remorquée par un véhicule conventionnel de 3,5 t. « Nous avons ainsi l’opportunité de déplacer facilement le broyeur sur certains gros chantiers, indique le dirigeant. La matière obtenue est réutilisée, transformée en terreau mais aussi en mulch pour le paillage des massifs. »

Un article développé a été publié dans Matériel et Paysage 202 daté juin-juillet 2025.