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Arboriculture Caue 77 : une Arborencontre centrée sur la végétation spontanée

Le paysagiste Olivier Jacqmin a animé la visite d'une friche urbaine à Dammarie-les-Lys (77).

Le 6 juin 2024, la 38e Arborencontre du Caue 77 a rassemblé plus de 250 personnes à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) sur le thème « Arborer à moindres frais en accompagnant la végétation spontanée ». La journée s’est partagée entre conférences et visites de friches urbaines recolonisées par la végétation depuis plusieurs décennies. RETROUVEZ EN BONUS EN FIN D'ARTICLE, L'AGENDA DES FORMATIONS DE LA CAU77.

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Comme à l’accoutumée, l’Arborencontre 2024 organisée par le Caue(1) de Seine-et-Marne a fait salle comble, sur un thème inédit : s’appuyer sur une dynamique végétale ligneuse spontanée pour végétaliser des sites. Un sujet qui fait écho aux propos tenus par la botaniste Véronique Mure lors de sa conférence présentée aux Rencontres nationales d’arboriculture de la Société française d’arboriculture.

Si l’utilisation de la régénération naturelle est une technique bien connue dans le domaine forestier, peu de projets urbains s’appuient dessus. Pourtant, dans un contexte de changement climatique où l’incertitude pèse fortement sur les espèces d’arbres les mieux adaptées pour les décennies à venir, cette approche semble être une piste intéressante à creuser pour créer des aménagements paysagers résilients.

Différents regards d'experts

La matinée et le début d’après-midi ont été consacrés à des conférences avec, en introduction, un rappel de Marion Gosselin, ingénieure forestière à l’Inrae(2), sur les différentes étapes qui conduisent un site « nu » (sans végétation) à devenir une forêt primaire, phases au cours desquelles différentes communautés d’espèces se succèdent.

Yves Darricau, ingénieur agronome honoraire, apiculteur et auteur de nombreux ouvrages, a apporté un regard incisif et décomplexé sur les plantes « invasives », et souligné la nécessité de renforcer la diversité végétale des ligneux pour nourrir les pollinisateurs.

Exemple de haie de Benjes et de plessage réalisés pour la journée sur le terrain par Franck Viel, de l'association Passages. (© Y.H.)

 

Olivier Jacqmin, paysagiste, et François Roumet, paysagiste urbaniste responsable du département Écologie à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, ont retracé l’expérience du « Transformateur de Redon », en Ille-et-Vilaine, une ancienne friche industrielle qui a servi de terrain d’expérimentation durant près de deux décennies afin de développer différentes formes de végétalisation sur des sols stériles, en s’appuyant notamment sur la végétation spontanée.

Une table ronde, réunissant Gilles Clément, Véronique Mure et François Couplan, animée par Céline Augier, déléguée régionale Île-de-France d’Hortis, a permis d’échanger avec les participants sur le thème de la journée.

Pour clôturer cette Arborencontre, une visite était organisée à proximité de la salle de conférences sur trois friches urbaines situées en bordure de Seine : un ancien site industriel colonisé par la végétation spontanée depuis 23 ans, un ancien verger abandonné depuis près d’un demi-siècle et une ancienne carrière de sable devenue boisement après 37 ans de colonisation. Des démonstrations de techniques favorisant l’installation de la végétation spontanée ou son accompagnement (têtards, haies de Benjes, plessage…) ont été présentées par Franck Viel, de l'association Passages.

(1) Caue : Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement.

(2) Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.

 

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