Retours d'expérience Végétalisation des pieds d’arbre : quelles fonctions rendues ?

À l’heure où les plantations d’arbres se multiplient dans les villes pour renforcer leur résilience face au changement climatique, il est opportun de se pencher sur les conditions de plantation, en particulier pour les arbres installés sur l’espace public en accompagnement de voirie, sur les places ou les parkings. Les « pieds d’arbre » y sont soumis à de fortes contraintes (blessures, compaction du sol, pollutions diverses, volume restreint…), et leur végétalisation peut offrir des bénéfices directs pour l’arbre, mais aussi pour l'écosystème urbain et la qualité paysagère du site, ou encore pour optimiser l’entretien.

Partage d'expérience avec des collectivités

Le contexte spécifique impose une réflexion ciblée pour favoriser le maintien de ces aménités dans le temps : le programme COGEP (conception et gestion écologique des pieds d’arbre 2021-2024) porté par Plante & Cité, en partenariat avec Astredhor et le campus Vert d’Azur, à Antibes, s’intéresse à ces questions. Une première étape (2021) s'est attachée à réaliser un état des lieux des pratiques en France (typologie de plantation, contraintes techniques, palette végétale, mode de protection, entretien…), en s’appuyant notamment sur l’analyse des retours d’expérience d'une soixantaine de collectivités territoriales. 

Cette analyse a permis la mise en place d’expérimentations auprès de gestionnaires (2022-2023) afin de suivre l’évolution du couvert végétal et du sol, d’analyser les services rendus et de déterminer les associations végétales les plus pertinentes pour optimiser les bénéfices. La dernière étape (2023-2024) va consister à formaliser des recommandations en matière de conception et de gestion écologique, une liste de plantes Floriscope et des fiches de retours d’expérience.

Plante & Cité publie un premier recueil 

En attendant le guide de synthèse (prévu pour fin 2024), un premier recueil, portant sur sept aménagements de pieds d’arbre en accompagnement de voirie, a été publié en ce début d’année. Ces derniers présentent des situations et des objectifs d’aménagement variés (voir le tableau ci-dessous), et ont été analysés selon quatre critères : palette végétale présente, pollinisateurs et auxiliaires (protocole Spipoll), biodiversité du sol (protocole QUBS [qualité biologique des sols] et protocole bêche pour les vers de terre), conception et modalités d’entretien.

Un tableau synthétise les fonctions rendues par l’aménagement en termes d’attrait pour les pollinisateurs, d’aménité paysagère, d’habitat pour la faune du sol et de capacité d’infiltration des eaux pluviales. Les corrélations entre les typologies d’aménagement (et les modes d’entretien) et les services rendus peuvent guider les professionnels du paysage pour mieux adapter les projets en fonction des attentes jugées prioritaires.