Avec ce déménagement, l'événement Jardins, Jardin qui fêtera ses 20 ans d'existence en 2024, entend se donner un nouvel élan. Installée depuis toujours au cœur du jardin des Tuileries à Paris, la manifestation se délocalise sur le domaine de la prestigieuse Villa Windsor, située dans le 16e arrondissement de notre capitale. Le lieu dispose d'un parc de 1,6 hectare et de plusieurs dépendances situées dans le bois de Boulogne, à proximité de Neuilly-sur-Seine. Il s'agit, en taille, du troisième parc à usage privé de la Ville de Paris.
Le choix de ce nouvel écrin peut sembler de circonstance car lié aux contraintes de l'organisation des Jeux Olympiques d'été de Paris 2024 sur le site des Tuileries. Il a toutefois vocation à devenir une terre d'accueil de l'événement sur le plus-long-terme, compte-tenu de l'importance de ce projet. Celui-ci est établit en partenariat avec la Fondation Mansart qui est en charge depuis septembre 2023 de la restauration de la Villa Windsor et de son domaine. La Ville de Paris, propriétaire du site, est également partenaire.
Ce lieu patrimonial comprend deux hôtels particuliers, la villa Amélia, de style art déco et la Villa Windsor, de style géorgien. Construite en 1929, cette dernière fût le lieu de résidence du Général de Gaulle et de sa famille à la Libération, jusqu'en 1946. Le duc et la duchesse de Windsor occuperont la villa de 1952 à 1986 puis elle sera louée auprès de la Ville de Paris par l'homme d'affaire Mohamed Al-Fayed.
Ce dernier bail ayant pris fin en 2018, la villa et son domaine n'étaient plus entretenus. La Fondation Mansart qui gère le site, s'est donné pour mission de mener des travaux de restauration et de mise aux normes avec un budget de 8,7 millions d'euros pour l'ensemble du site. L'exploitant et la ville de Paris visent ici à ouvrir le lieu au public à travers des expositions et animations. Le salon Jardins, Jardin arrive donc à point nommé pour inaugurer cette démarche.
Concernant les espaces verts extérieurs et leur préparation pour accueillir la manifestation, plusieurs mois de restauration sont donc engagés jusqu'en juin. Ils sont assurés par les entreprises des fondateurs de Jardins, Jardin et en particulier Les Jardin de Gally, dans le cadre d'un mécénat de compétences établit avec la Fondation Mansart.
Le parc possède des espaces enherbées, des arbres classés et inventoriés, ou bien encore des serres qui doivent être restaurées pour recevoir le public. Celles-ci, comme l'ensemble des bâtiments bénéficient du savoir-faire d'entreprises spécialisées dans le patrimoine telles que le groupe Ateliers de France. Une belle orangerie datant de 1830 sera également réaménagée. Plus original, une parcelle comprenant 200 pieds de vigne est également présente, près de la villa.
Difficile de se projeter, en l'état du site aujourd'hui, sur ce nouveau format du salon Jardins,Jardin, les travaux d'aménagement ayant commencé depuis peu. Le lieu est configuré de façon très différente par rapport au jardin des Tuileries et à ses grandes artères. L'organisation pourra toutefois maintenir ici l'ensemble de ses animations habituelles sur une surface identique avec ses 3000 m² d'espaces paysagers comprenant une trentaine de jardins et terrasses (auxquels s'ajoutent la quinzaine des petits espaces du Grand Prix National du Petit Jardin Urbain initié en 2023), une centaine d'exposants, des ateliers pratiques et des conférences...
« Nos partenaires institutionnels tels que Valhor, Verdir ou l'Unep, ou bien la Maison Chanel par exemple, du côté des exposants, ont visités le site et confirmé leur intérêt pour le projet », relate Noémi Petit, nouvelle Commissaire Générale du salon (voir ci-dessous).
« Concernant le parcours et la configuration du salon, des codes vont changer bien entendu, avec un parcours de promenade pour découvrir les jardins. Nous souhaitons que le lieu devienne encore plus convivial étant donné que nos visiteurs seront amenés à rester plus longtemps sur place (une demie journée ou une journée), le site n'étant plus en sortie de métro comme ce fût le cas au jardin des Tuileries », précise Noémi Petit.
Dans ce nouveau lieu excentré du centre de Paris, l'organisation annonce vouloir développer un format festivalier, avec une attention particulière portée sur les points de restauration, de détente et de loisirs. Un certain nombre de nouvelles animations gratuites et payantes devraient être proposées au grand public dans cet esprit : ateliers variés (cyanogravure, bouquets de fleur, permaculture...), masters class avec de grands spécialistes du jardin mais aussi séances de yoga... Des espaces seront aménagés pour les enfants et les visiteurs pourront acheter des plantes qui seront acheminées à leur véhicule garé non loin du site, dans une rue réservée.
« Notre ambition est donc d'apporter à cet événement une dimension plus familiale et d'élargir notre audience en attirant non seulement notre traditionnel public parisien mais aussi des personnes venant des départements entourant la capitale, voir au-delà », note Noémi Petit. Cette démarche est la même pour la journée des professionnels avec le souhait d'attirer toujours plus de jeunes intéressés par la filière paysage (notamment à travers l'espace de job dating organisé par l'Unep) mais aussi de faire participer plus de professionnels venant de différentes régions françaises, dans le cadre notamment du Grand Prix National du Petit Jardin Urbain.
« La qualité d'accueil des exposants et des professionnels qui aménagent les jardins est tout aussi importante que celle des visiteurs, et nous portons aussi une attention particulière pour organiser de la meilleure façon la logistique complexe des montages et démontages, tout en respectant les lieux », ajoute quant à lui Xavier Laureau, l'un des membres fondateurs de Jardins, Jardin. « La logistique sera ici plus simple qu'aux Tuileries », ajoute pour sa part Noémi Petit.
Reste une question pratique importante : quid des contraintes de transport et d'accès pour ce site dont la station de métro la plus proche est Pont de Neuilly, à plus de 20 minutes à pied ? « Nous allons mettre en place un système de navettes, circulant depuis la gare toute la journée et en soirée », explique Noémi Petit. Pour les voitures, nous allons par ailleurs privatiser la route du Champ-d'Entraînement, qui jouxte la villa Windsor, avec une capacité de parking d'environ 200 places. » Voilà donc un projet ambitieux à suivre de près dans les prochains mois de cette nouvelle année 2024 !
