Feux au vert pour lancer la saison !
Les végétaux horticoles et maraîchers ayant obtenu le statut de « produits essentiels », les ventes de printemps pouvaient débuter. La seconde bonne nouvelle du mois : les 25 millions d’euros promis pour tenter de « cicatriser les plaies de mars 2020 »sont confirmés. Ils seront partagés entre les producteurs qui auront pu réagir dans les délais !
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La bonne nouvelle est arrivée, qui permet à tout le secteur du végétal de vivre un printemps plus positif : les plantes horticoles sont confirmées parmi les produits essentiels et les magasins peuvent ouvrir. Un acquis à mettre au crédit du lobbying et de la solidarité de toute la filière, mobilisée au sein de Val’hor, à travers les fédérations FNSEA (1) et FNPHP (2) représentant les producteurs auprès du gouvernement. Tous se réjouissent : « Cette décision sonne comme la reconnaissance par l’État de la dimension essentielle du végétal. Le printemps 2020 fut un cauchemar pour tous, avec des destructions massives dont nos entreprises portent encore les séquelles économiques. Cette décision est donc extrêmement bienvenue. »
Marie Levaux, présidente de la FNPHP, reconnaissait « un immense soulagement pour nous, producteurs, nos équipes et nos clients. Ce que nous avons détruit en 2020, cette année nous pourrons le proposer à des citoyens en quête de vert et de nature. La production française est d’excellence. Nous voulons fournir des produits d’origine France, écoresponsables, tracés, qui répondent à toutes les exigences. Ce sera la meilleure façon de cicatriser les plaies de 2020 ».
Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, saluait de son côté « la décision du gouvernement, qui reconnaît la dimension agricole, vivante et périssable des productions des horticulteurs. Concrètement, ne pas bloquer le commerce des végétaux, c’est s’éviter de nombreuses fermetures d’exploitations horticoles […]. Un beau printemps s’ouvre pour cette production exigeante et indispensable à notre vie quotidienne. Je n’oublie pas que d’autres agriculteurs restent très touchés par la crise. Restons solidaires et accompagnons toutes les filières en difficulté ».
La Fédération des jardineries et animaleries de France confirme, par conséquent, que les jardineries peuvent continuer leur activité de vente de plantes, fleurs, espèces fruitières ou légumières (3), mais son conseil d’administration recommande à ses adhérents « de fermer les rayons jouets, loisirs créatifs et habillement (hors vêtements de jardin et professionnels) et de continuer d’appliquer strictement le protocole national sanitaire communiqué et, notamment, la jauge des densités mise à jour ».
Le végétal, devenu produit de première nécessité, va aider le marché, qui tourne déjà bien (peut-être trop, lire le dossier page 30). Attention toutefois à ne pas trop s’emballer. « En avril, ne te découvre pas d’un fil », dit le dicton, qui reste plus que jamais d’actualité. Une vague de douceur, voire de chaleur par endroits, fin mars-début avril, a réveillé l’envie de planter, mais les fortes gelées de mi-avril ont rappelé la suite de l’adage : « En mai, fais ce qu’il te plaît ! » Les ventes ont débuté très fort dès la mi-mars… Il est indispensable d’avertir les néophytes, peu au fait des risques de gelées et de la fragilité des plants de légumes et annuelles. Un amateur ayant subi une forte déconvenue peut devenir un client perdu.
« Maintenir les commerces remplace toutes les subventions »
Autre bonne nouvelle du mois écoulé : la confirmation d’une aide d’État, validée par l’Europe, pour compenser les pertes de production de mars 2020 (lire l’encadré). Encore faut-il que les horticulteurs aient pu réagir et rempli leurs dossiers en un mois, alors qu’ils sont tous mobilisés sur leurs productions et ventes de début de saison ! C’est vraiment un délai très court, et au plus fort de l’activité. Mikaël Mercier, le président de Val’hor, explique que cette date butoir « était l’assurance d’avoir rapidement le versement des aides attendues depuis très longtemps. Il faut avoir reçu tous les dossiers pour connaître le montant global des aides demandées. Si celui-ci dépasse 25 millions d’euros – ce que je pense –, les aides seront versées au prorata des demandes. Si le délai est prolongé, on bloque le versement pour tous les dossiers et ce n’est pas acceptable. Beaucoup de producteurs l’attendent urgemment ».
À noter : il n’est pas prévu d’autres aides pour les confinements suivants. « Les négociations pour l’aide de 25 millions d’euros ont été longues et serrées, relate Mikaël Mercier. En revenant sur une période de calcul de deux mois – au départ le ministère voulait trois mois –, nous allons concerner un maximum de producteurs. C’était l’objectif. À notre connaissance, peu de producteurs ont jeté des fleurs ou des plantes au moment du deuxième confinement, en tout cas pas au point d’avoir des baisses supérieures à 30 %. Quelques-uns y ont été contraints, mais la période était moins tendue. Nous avions fait un point avec les producteurs de fleurs en décembre et janvier. Toutes les fêtes (Noël, Saint-Valentin, fête des Grands-Mères) ont pu être assurées. Nous avons beaucoup œuvré pour cela, et le marché est reparti tambour battant en ce début de printemps. Avoir réussi à maintenir les commerces ouverts est une énorme victoire, salutaire pour toute la filière. Cela remplace toutes les subventions possibles ! »
Odile Maillard(1) Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
(2) Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières.
(3) Décret n° 2021-296 du 19 mars 2021, www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043268538
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