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Avant le souffle de 2020, la réalité de 2019

L’Observatoire de l’horticulture et des pépinières qui vient d’être dévoilé par FranceAgriMer porte sur la période de l’avant-Covid. Il contient toutefois quelques repères dignes d’intérêt sur la production hexagonale.

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Evidemment, l’impact de l’année 2020, qui a entraîné une chute de 10 % en valeur de la consommation des plantes (voir page 9) apportera certainement de profonds changements à la prochaine livraison de l’Ob­ser­vatoire structurel des entreprises de production de l’horticulture et de la pépinière ornementales. En attendant, le dernier opus, qui vient d’être dévoilé par France­AgriMer, porte sur 2019. Pour autant, ce document soutenu par l’ensemble de la filière comporte des éléments qui méritent que l’on s’y attarde. Réalisé à partir d’enquêtes exhaustives menées dans trois régions de l’est de l’Hexagone : Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes et à partir d’un panel pour les neuf autres, ce travail a impliqué 1 270 entreprises de production en 2020.

L’observatoire révèle que le secteur est passé en dessous des 3 000 entreprises actives – 2 926 précisément –, générant un peu moins de 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires total, dont 1,42 milliard pour les végétaux (le reste partant vers des produits annexes comme des services, par exemple) et 1,18 milliard pour les productions « maison » (15 % du chiffre d’affaires portant sur du négoce­). Ces entreprises exploitent un peu plus de 15 000 ha en tout, dont 1 500 couverts en serres ou tunnels et 2 250 de plateformes hors sol.

Le chiffre d’affaires se stabilise

« Entre 2017 et 2019, le secteur de l’horticulture ornementale et de la pépinière a vu se poursuivre la réduction du nombre d’entreprises de 5 à 5,5 % par an », précise l’observatoire. Le chiffre est proche de ce qui est constater dans tous les secteurs agricoles, mais la bonne nouvelle est que cette baisse s’est faite à chiffre d’affaires quasiment constant, alors que la diminution avait été continue de 2009 à 2015 (voir le tableau en encadré). Le chiffre d’affaires horticole moyen par entreprise a donc progressé de 6 % par an en moyenne. Le rapport note qu’après la crise de 2009-2014, qui a vu fermer des entreprises moyennes à grandes, ce sont désormais de petites structures qui renoncent, ayant un chiffre d’affaires inférieur de moitié à celui de l’ensemble de la population. Mais la part du négoce dans le chiffre d’affaires s’accroît, au détriment de la production maison.

Les surfaces en culture diminuent chaque année de 3,5 %, la pleine terre perdant 10 % de ses surfaces. Seules les cultures en conteneurs progressent de 9 %. Les sur­faces couvertes se réduisent moins que la pleine terre entre 2017 et 2019 mais, à long terme, depuis 2005, ce sont bien les serres et abris qui ont le plus reculé. Deux raisons à cet état de fait pour FranceAgriMer : d’une part, les serristes n’ont pas résisté à l’augmentation du prix de l’énergie et doivent faire face à des investissements élevés. D’autre part, dans le Sud, vendre le foncier est souvent une meilleure option que poursuivre l’activité.

Près de 1 700 emplois ont été perdus entre 2017 et 2019, mais le chiffre d’affaires par ETP progresse de plus de 10 % par an.

La gamme commercialisée « reste stable et diversifiée », les vivaces et aromatiques sont dynamiques, ainsi que la pépinière. Le jeune plant horticole par contre recule et l’indépendance de la production hexagonale à ce niveau pourrait être remise en question (une enquête sur ce sujet est prévue pour une prochaine édition du Lien horticole). La fleur coupée a aussi perdu énormément de terrain (60 %) ! Le tiers de la production est vendue en local, dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour de l’entreprise, un autre tiers en régional. Les ventes aux grossistes et aux fleuristes ont progressé, ce qui est nouveau par rapport aux années précédentes.

Pascal Fayolle

En savoir plus sur www.franceagrimer.fr

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