Les arbres souffrent, en forêt comme en ville !
Les forêts vivent des crises sanitaires qui ne sont pas sans répercussions potentielles sur les espaces verts.
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Lors d’une conférence en ligne mi-décembre, l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) a présenté la deuxième édition de l’ouvrage collectif Guide de gestion des crises sanitaires en forêt*.
« Contrairement aux tempêtes et aux incendies, ce sont des phénomènes complexes s’étalant dans du temps long, dont l’évolution est difficilement prévisible », relève Olivier Picard, du Centre national de la propriété forestière (CNPF).
« Les recherches sur les dépérissements en forêt ont pris de l’essor en France dans les années 80 », indique Nathalie Bréda, qui est directrice de recherche à l’Inrae.
De tout temps des crises sanitaires se sont produites. Elles ont toutefois pris de l’ampleur ces dernières année, avec l’arrivée de nouveaux ravageurs lors des échanges commerciaux, des épisodes de sécheresse exceptionnels ou répétés… La structure des peuplements a aussi considérablement changé depuis le début du siècle. Et pas toujours en bien, ont fait remarquer les intervenants. Alors, comment faire face à cette accentuation des crises ? Il n’existe pas d’espèce miracle, chacune a sa vulnérabilité.
« Plutôt que de remplacer par des essences résistantes à la sécheresse, il faut mélanger, diversifier, modifier la densité. Il y a une palette de solutions à développer », estime pour sa part Frédéric Delport, qui est chef du département santé des forêts (DSF) du ministère de l’Agriculture.
Le guide donne des clés pour gérer au mieux les situations tendues. « La sortie de crise n’est pas forcément un retour à l’état initial, prévient Olivier Picard. Il s’agit surtout de trouver un nouvel équilibre. »
Des faits extrapolables à l’ornement !
Un exemple dont pourrait s’inspirer le secteur du végétal : les problèmes phytosanitaires rencontrés en forêt ont des répercussions potentielles fortes pour la filière ornementale et les espaces verts. Certaines espèces sont communes aux deux milieux, de même que les ravageurs. La surveillance officielle des forêts par le DSF contribue donc à celle dans les Jevi (jardins, espaces verts et infrastructures). Et les recherches sur les ravageurs, les conséquences des sécheresses, les mesures de gestion… sur les essences forestières sont un indicateur pour les filières du végétal, en particulier les pépinières et les Jevi.
Léna HespelPour accéder à l'ensembles nos offres :