Un tout petit effort

Il est rassurant de savoir que nombre de jeunes s'intéressent aux métiers de notre filière (lire p. 16). Il faut même s'en réjouir, les encourager, les chouchouter : ils ne sont pas assez nombreux pour prendre les places qui se libèrent chaque année. Dans son dernier baromètre (le Lien horticole n° 740 du 16 février 2011, p. 4), l'Unep notait que 11 % des entrepreneurs du paysage avaient rencontré des difficultés à embaucher au second semestre 2010, une statistique en hausse par rapport à la même période de l'année précédente, mais en baisse comparée au début de la même année. Jardineries et producteurs ne sont pas mieux lotis, même si les offres d'emploi ont diminué ces trois ou quatre dernières années.

Alors que le taux de chômage est au plus haut, notre filière pourvoyeuse d'emplois reste paradoxalement trop peu attractive.

Toutes les dissertations sur les faiblesses de la politique de l'emploi ne peuvent nous soustraire à ce constat récurrent : nos métiers peinent à séduire les jeunes. Les salaires sont insuffisants au regard des contraintes qu'implique notre activité : saisonnalité marquée, pénibilité, travail le weekend, en particulier dans le commerce...

Nous ne sommes pas seuls dans notre

« malheur ». Selon des données rendues publiques par Pôle emploi le 5 avril, dans un contexte d'offres en hausse, la construction (qui a pourtant fait de gros efforts d'attractivité ces dernières années), la métallurgie, les industries manufacturières et les commerces souffrent du même mal. Les cuisiniers, puéricultrices, informaticiens ou serveurs sont difficiles à trouver faute de candidats et de profils adéquats. Cela ne console pas et peut même être perçu comme une difficulté de plus (si déjà eux n'y arrivent pas...). Mais on peut aussi positiver et se dire qu'avec un tout petit effort, notre filière pourrait devenir plus attractive que ces métiers et faire venir à elle les compétences qui lui sont nécessaires !

PAR PASCAL FAYOLLE