Même si la France est chanceuse par apport à d’autres pays et régions du globe terrestre et reste peu hydro-dépendante de ses voisins, le changement climatique joue un rôle et jouera un rôle déterminant dans nos frontières. Marie-Christine Huau, directrice de la stratégie Eau et Climat de Véolia Eau France, a rappelé quelques chiffres lors de sa conférence sur le dernier salon Jardins, Jardin :
- 500 milliards de mètres cubes proviennent des précipitations en pluie ou neige,
- l’évaporation est d’environ 60 %,
- sur ce volume, 200 milliards constituent donc le capital des eaux renouvelables.
Les régions et, localement, les villes, ou certains bassins, ne partent pas avec le même capital en eau en fonction de leur latitude, de la distance à la mer, de l’altitude ou de la présence de massifs montagneux (Météo France propose ainsi un découpage de la métropole en 29 régions climatiques vues sous le prisme de l’eau). La dirigeante et ingénieure agronome observe que les mêmes politiques et stratégies « eau » ne sont pas applicables, chaque métier devra donc s’adapter en fonction en fonctions des variables territoriales en travaillant sur le triptyque sol, végétal et eau.
Aux variables du climat viennent se superposer les activités humaines avec des prélèvements d’eau plus ou moins élevés et concentrés sur des périodes en fonction des saisons et des usages des secteurs économiques (agriculture, industrie, tourisme, ménages), également très différents selon les territoires. On peut noter que les prélèvements en eau et la mauvaise compréhension entraînent de plus en plus de risques de conflits avec des filières ou des métiers qui subissent des campagnes de dénigrement pouvant se transformer en actions violentes.
Les enjeux sont d’autant plus forts lorsque les prélèvements sont effectués en période estivale et durant des périodes de fortes chaleur ou sécheresses intenses non compensées par les recharges hivernales (la France reste hydro dépendante des recharges hivernales). Périodes où les écosystèmes aquatiques subissent de fortes perturbations et durant lesquelles d’autres conséquences entrent en jeu comme les risques élevés d’incendies dans les régions où le déficit en eau s’avère en seuil critique.