Salon et agroéquipements Un nouveau Sima pour 2026 du 22 au 25 février

La filière des agroéquipements, particulièrement le syndicat Axema, propriétaire du Sima, ne pouvait pas laisser un marché français de 9,1 milliards d'euros⁽¹⁾ (deuxième en Europe derrière l'Allemagne) sans son salon professionnel. Le Sima avait fêté sa 100^e édition en novembre 2022. Deux ans plus tard, Axema avait annoncé l'annulation de l'édition qui devait avoir lieu en novembre avec 1 000 exposants.
La raison invoquée à l'époque était celle d'un contexte économique compliqué. Plusieurs grandes marques du marché avaient indiqué ne pas vouloir y participer. La politique et les raisons financières ont ensuite complexifié la situation des événements agricoles, certains salons internationaux tels l'Agritechnica⁽²⁾, en Allemagne, ou l'Eima, en Italie, étant jugés incontournables par les constructeurs et d'autres moins, qu'ils ont choisi d'abandonner ou dans lesquels ils ont réduit leurs investissements (moins de mètres carrés ou de machines exposées).

Un paysage des salons chahuté 

En France, suivant l'adage « la nature a horreur du vide », le Ceneca⁽³⁾ a pris les devants en indiquant la création du nouveau salon « SIA'Pro » au Bourget (Seine-Saint-Denis), du 23 au 25 février 2025, pour confirmer l'édition qui s'était déroulée en 2024 à Paris Expo Porte de Versailles et la développer « sans être concurrent du Sima⁽⁴⁾ ». Et, du côté des événements au champ, le groupe NGPA, organisateur d'Innov-Agri, a dévoilé son intention de dupliquer ce rassemblement dans la région des Hauts-de-France (Aisne) les 4 et 5 juin 2025, en complément de son édition d'Outarville (Loiret), dans la région Centre-Val de Loire, qui se déroulera à ses dates habituelles début septembre, et de celle d'Ondes (Haute-Garonne), en Occitanie.  Le paysage des salons français est donc relativement chahuté avec de nombreux événements généralistes et d'autres très spécialisés. Le Sommet de l'élevage et le Space sont, eux aussi, bien implantés dans leur région respective et sur leurs marchés, et le Salon des ETA s'est bien développé. Y aura-t-il assez de place et de participants (exposants et visiteurs) pour faire vivre et financer tous ces événements ? 

Comment se positionne le nouvel AgriSIMA ?

Dans ce contexte, que sera le nouveau Sima ? Damien Dubrulle, président d'Axema, précise dans le communiqué de presse du 27 septembre que le salon portera le nom d'« AgriSIMA », qu'il se tiendra comme l'ancien événement sur le site de Paris Nord Villepinte, avec un retour à la période historique de février (soit au même moment que le Salon international de l'agriculture), date que le Sima n'aurait jamais dû abandonner. 

De nouveaux opérateurs pour l'organisation

Pour conduire l'opération d'AgriSIMA, la société AgriVitiEvents a été créée avec Axema. Elle est coprésidée par Frédéric Bondoux (Profield Events) et Gaëtan Ménard (cofondateur du salon EspritMeuble). Les deux protagonistes sont reconnus dans le monde de l'organisation des salons B2B. Frédéric Bondoux l'est particulièrement sur le marché de l'agriculture (Salon de l'herbe et des fourrages, Salon des ETA), mais aussi sur ceux du paysage et des terrains de sport avec Salonvert et Les 48h du Gazon Sport Pro. Les deux professionnels devront être complémentaires et convaincre le marché, avec le soutien d'Axema et un nouveau concept, afin qu'AgriSIMA redevienne le rendez-vous incontournable français qu'était le Sima. Le 10 décembre 2024, une conférence de presse précisera le contenu du projet. 

⁽¹⁾ Source Axema, marché apparent en 2023.

⁽²⁾ Le prochain salon Agritechnica se déroulera à Hanovre en novembre 2025.

⁽³⁾ Ceneca : Centre national des expositions et concours agricoles, propriétaire du Salon international de l'agriculture (SIA) et du SIA Pro

⁽⁴⁾ Voir la vidéo de l'interview du président du Ceneca, Jérôme Despey, parue sur www.materielagricole.info