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Prévention durant les WorldSkills L’horticulture et le paysage intègrent la santé-sécurité dans les compétitions

La prise en compte de la sécurité pendant les finales nationales des WorldSkills passent à la fois par les échauffements chaque matin et par la sensibilisation durant les épreuves.

Aux finales nationales à Eurexpo Lyon du 14 au 16 septembre, les efforts des candidats concernant la prévention des risques ont été encouragés et récompensés.

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Durant toutes les épreuves aux 47es WorldSkills nationales, à Eurexpo Lyon, à Chassieu (69), quatre conseillers en prévention des risques de la MSA et des jurés dédiés ont observé si les candidats à la compétition des métiers pensaient bien à adopter les bonnes attitudes de sécurité.

Pour le métier de jardinier-paysagiste

Les candidats concourent en douze binômes, coupent des bois, taillent 25 kg pierres, utilisent des scies, des marteaux, portent beaucoup, vont et viennent entre leur jardin et leur atelier à l’arrière, et « jouent » contre le chronomètre...

Alors les deux jurés MSA (Céline Agati pour la MSA Ain-Rhône, et Jérémy Riocreux pour la MSA Ardèche-Drôme-Loire) vérifient et valorisent en particulier « si les candidats portent les gants quand c’est nécessaire, et les équipements de protection individuelle (EPI) pour certaines tâches : casque pour les oreilles contre le bruit, lunettes contre les projections, gants, chaussures de sécurité… Nous regardons à la fois le postural et l’organisationnel : si les candidats organisent bien leur travail ; s’ils se concertent pour porter certaines charges à deux, ou portent seuls mais avec le dos et les genoux bien positionnés ; s’ils travaillent à hauteur d’établi quand c’est pertinent ; s’ils pensent à utiliser la brouette disponible au lieu de faire de multiples allers-retours avec des seaux (pour protéger dos et épaules)… Éviter certaines manipulations ferait économiser à certains binômes un temps précieux en fin de journée, et s’épargner beaucoup de fatigue. Et, au final, gagner plus de lucidité pour reprendre leurs épreuves le lendemain ».

Pour le métier horticulture

Les onze candidatset candidates sont jugés sur de l’empotage, du semis mécanisé, un greffage, une mise en culture hors sol, sur la taille d’un arbuste, la plantation d’un bac méditerranéen, trois compositions florales, la réalisation et la végétalisation d’un petit mur, et une décoration végétale en terrarium. Cette année, les deux conseillères ont organisé et porté leur attention sur trois groupes de critères que l’on retrouve pour chacune des épreuves :
- le port des EPI (équipements de protection individuelle) : difficile parfois à respecter pour certaines tâches (comme la protection des doigts au moment du greffage – délicat – de plants maraîchers)… ;
- les postures de travail ou gestes avec un outil : port de charges (utilisation de la brouette, demande à un tiers), travail à hauteur, allers-retours ;
- l'organisation du chantier : ce point est, pour les conseillères « le plus important, même s’il n’est pas lié à une réglementation spéciale. Ce critère a été discuté avec les deux experts métiers nationaux (Isabelle Tabillon et Cédric Mérille). Les gestes répétitifs, le stock de plantes rapproché de la table de travail, le rangement, les obstacles évités, la propreté générale du poste…

Des jurés et experts techniques dans les deux métiers ont relevé avec satisfaction : « Les conseillers en prévention font vraiment l’effort de bien comprendre nos métiers, d’adapter leurs critères de notation aux spécificités de nos pratiques et activités. ». « La première année, nous avions retenu des critères assez généraux », admettent en particulier Estelle Leibundgut et Hélène Probst, toutes deux conseillères à la MSA Ain-Rhône et jurées pour le métier horticulture en 2023. Leur grille de notation sera encore affinée pour les éditions suivantes : « Par exemple, nous intégrerons que les candidats ont des aidants à leur disposition et doivent donc avoir le souci du management. »

Reste que, concrètement, vu l’intensité des épreuves dans des délais très serrés et le niveau toujours plus élevé des compétitions, les candidats interrogés ont trouvé particulièrement difficile de penser bonne posture et port des EPI…

Pour compléter l’intégration de la santé aux WorldSkills nationales, les compétiteurs dans les deux métiers horticulture et jardinier-paysagiste se sont vu proposer des échauffements musculaires, sur place, très tôt chaque matin avant leurs épreuves. La Mutualité sociale agricole (MSA) leur a financé ces séances avec un coach sportif afin d’être mieux préparés à l’effort durant les trois jours de finales nationales.

Pour en savoir plus :
- « La santé-sécurité trouve place dans les WorldSkills »,en événement dans Le Lien horticole n° 1129 d’octobre 2023.
- Quatre podiums aux WorldSkills 2023 (finales nationales) ici.

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